Si l'on se fie aux nombreuses plaintes concernant l'absence d'une GTO moderne au Canada, les consommateurs d'ici souhaitaient le retour d'une Pontiac à propulsion et à moteur V8. Or, bien que les vieilles GTO soient maintenant légales au pays en raison des nouvelles réglementations universelles en matière de pare-chocs, la division de General Motors vient de lancer une berline qui saura conquérir le coeur des amateurs et des nostalgiques : la G8.

Le modèle que j'ai testé valait 40 530 $ en raison de divers ajouts et des ensembles Sport et de Luxe.

Une berline familiale excitante et abordable
Il suffit d'apporter 36 495 $ chez un concessionnaire Pontiac pour repartir avec un gros V8 de 6,0 litres qui transfère 361 chevaux aux roues arrière -- le tout enrobé d'une carrosserie aux lignes sportives et d'un habitacle spacieux.

Le modèle que j'ai testé valait 40 530 $ en raison de divers ajouts comme un toit ouvrant, un ensemble Sport et un ensemble de Luxe. Croyez-moi, vous en aurez pour votre argent. En fait, même en version de base, la G8 coûte environ 2000 $ de moins qu'une Charger R/T à moteur HEMI.

Belle et peu vantarde
La Pontiac G8 a tous les traits caractéristiques de la marque: faciès carré, antibrouillards, trappes sur le capot, posture large et solide, etc. La carrosserie n'a rien d'extravagant en soi; elle mise sur un découpage bien réussi mettant en valeur ses muscles et son caractère «pseudo-européen». Autrement dit, même si la G8 est capable de faire mordre la poussière à bien des rivales, elle ne s'en vante pas visuellement, si vous voyez ce que je veux dire.

Malgré l'absence d'un emblème V8 à l'extérieur, tout le monde peut reconnaître que cette gentille bête a les nerfs et le coeur solides. Attendez-vous à plusieurs regards approbateurs et des pouces en l'air partout où vous allez. Même les ados feront attention à leur vocabulaire en présence de la G8.

Simple mais sportive à l'intérieur
L'habitacle est loin d'établir de nouveaux standards en matière d'assemblage ou de finition. D'ailleurs, à l'image de l'extérieur, rien ne paraît compliqué ou extravagant.

Des garnitures noires ou en simili-aluminum sont de mise, accompagnées d'une instrumentation au joli rétro-éclairage rouge.

L'accès à toutes les places est très facile et, une fois à l'intérieur, on réalise l'ampleur de l'espace accordé non seulement aux passagers mais aussi aux objets que l'on désire ranger. Des garnitures noires ou en simili-aluminum sont de mise, accompagnées d'une instrumentation au joli rétro-éclairage rouge. L'aménagement est épuré mais efficace.

Reposant sur une suspension bien équilibrée, la Pontiac G8 GT est performante lors des transitions.

Un climatiseur automatique, une chaîne stéréo Blaupunkt, des sièges en cuir chauffants et un ordinateur multifonctions presque digne d'Audi étaient compris dans mon modèle d'essai. Les racines étrangères de la G8 sont apparentes dans l'habitacle, puisque la plupart des commandes, boutons, affichages et commutateurs ne sont pas familiers à la marque Pontiac. Rappelez-vous, la G8 est une Holden Commodore australienne légèrement retouchée.

En général, lesdites commandes sont faciles à manipuler. Les boutons qui contrôlent les vitres, les serrures et les miroirs font exception, eux qui sont situés sur la console centrale et non sur l'accoudoir de portière, là où ils devraient être.

Le réglage des sièges vers l'avant, l'arrière, le haut et le bas est électrique, mais l'ajustement du dossier s'effectue en tournant longuement une drôle de molette placée entre le siège et la porte. Pas très ergonomique. Enfin, le compteur de vitesse nous dit que la limite est de 180 km/h, ce qui est ridicule.

Six litres de fougue
Après tout, tel que mentionné plus tôt, on retrouve un gros V8 de 6,0 litres sous le capot. Ceci dit, il y en a certainement parmi vous qui seront un peu déçus par le son de ce moteur ou, devrais-je dire, l'absence de son. Le grondement est plutôt désolant en marche ralentie; on peine à entendre la bête... à moins bien sûr qu'on la provoque.

De même, les accélérations sont soutenues sans être intimidantes ou violentes. On pourrait presque dire qu'elles sont «douces». Bien évidemment, avec 361 chevaux à sa disposition, la boîte automatique à six rapports n'a jamais besoin de rétrograder pour surmonter des côtes. La G8 n'a aucune misère par ailleurs à dépasser des véhicules lents à l'aide d'une pression modeste sur la pédale de droite. Notons que cette boîte de vitesses comprend un mode sport et un mode manuel.

Avec 361 chevaux, la boîte automatique à six rapports n'a jamais besoin de rétrograder pour surmonter des côtes.

Lors des poussées, la Pontiac n'a pas le rugissement perçant d'une Mustang ou d'une Charger, mais dans la vie de tous les jours, peu de conducteurs s'en plaindront. La G8 atteint d'autre part un niveau de performance qu'on voit rarement dans cette fourchette de prix. Pour ce qui est de la consommation, j'ai obtenu une moyenne de 13,5 litres aux 100 kilomètres, ce qui correspond grosso modo au résultat d'un utilitaire sport familial à moteur V6.

Ceux qui ont un faible pour la vitesse devront continuellement se méfier pour ne pas se faire révoquer leur permis de conduire. La G8 peut laisser de longues traces noires sur l'asphalte et elle survire sans effort quand le système antipatinage est désactivé. C'est le bouton du milieu, juste en avant du levier de vitesses.

Roulement sportif mais confortable
Reposant sur des roues de 19 pouces et une suspension bien équilibrée, la Pontiac G8 GT est performante lors des transitions. Sa direction m'a semblé un peu légère, mais elle réagit rapidement et nous fait sentir la voiture solidement ancrée dans la route.

En somme, la Pontiac G8 GT 2009 redéfinit le concept de «muscle car» abordable pour la famille.

Le roulement peut devenir un tantinet bruyant sur les surfaces endommagées ou non pavées. En outre, le vent s'introduit lorsqu'on roule à haute vitesse. Bon, ce n'est pas une BMW, mais la qualité de la conduite dans son ensemble est fort appréciable compte tenu du ratio puissance/prix de la G8.

Son comportement routier est de plus agrémenté par un châssis lourd et rigide, une tenue large et prévisible ainsi que des freins ABS puissants et rassurants. Seul bémol: le débattement de la pédale de frein est excessif.

Bonne nouvelle pour les familles
En somme, la Pontiac G8 GT 2009 redéfinit le concept de «muscle car» abordable pour la famille. Elle mise sur la puissance pure d'un V8 alors que ses rivales emploient pour la plupart un V6. Par-dessus tout, elle le fait à un prix qui fera rougir de honte un grand nombre de berlines «sport» à traction avant.

Certes, on retrouve un V6 plus économique dans la version de base, mais si vous recherchez une vraie berline musclée, la G8 GT est un choix qui s'impose.