Loi sur les véhicules hors route

Article touchant le transport d'un passager

Dans un communiqué émis le 12 octobre dernier, la Fédération Québécoise des Clubs Quads informait sa clientèle de la date butoir pour la mise en vigueur effective de l'article 21 de la loi sur les véhicules hors route. La date d'application du 31 octobre 2008 a été déterminée par la Fédération Québécoise des Clubs Quads pour qu'elle corresponde à la date d'échéance du droit d'accès que les membres de clubs se seront procurés pour la saison 2007-2008.

L'article 21 de la loi sur les véhicules hors route se lit comme suit : « Ne peuvent être transportés sur un véhicule hors route plus de passagers que la capacité indiquée par le fabricant. »

Le siège d'appoint interdit
Il est vrai que le transport d'un ou de plusieurs passagers sur un VTT demande la plus grande prudence de conduite : vitesse réduite, choix de sentiers moins escarpés et moins boueux et, surtout, pas d'accélérations brusques dans une pente. Ces quelques conseils de bon sens doivent vous rappeler que le transport d'un passager modifie le comportement du VTT et peut gêner son maniement en cas d'urgence.

Le siège d'appoint est désormais considéré illégal par les autorités, mais sera toléré par la FQCQ jusqu'au 31 octobre 2008 et interdit par la suite. Pourtant, les fabricants, pour la plupart, recommandent un poids allant de 176 à 200 livres comme charge maximale sur le porte-bagage arrière de leurs VTT. Et la majorité des quadistes québécois utilisent leur VTT dans les sentiers fédérés conçus et entretenus de manière à minimiser les risques d'accident et à assurer une conduite sûre. L'interdiction du transport d'un passager sur un VTT traditionnel est d'autant plus ridicule que la loi 23 défie toute logique en permettant qu'une personne prenne place à bord d'un traîneau ou d'une remorque tirée par un véhicule hors route, ce qui, à notre avis, est beaucoup moins sûr.

Exemple d'un VTT biplace avant-arrière homologué.

Depuis 1996
La loi sur les véhicules hors route n'est pas une nouvelle loi; on l'a adoptée en 1996 et mis en vigueur dès 1997. Cela fait donc 10 ans que le sujet est étudié et discuté de part et d'autre, et que le gouvernement agit comme une autruche dans ce dossier. Mettre soudainement en application cette loi sans une période suffisamment longue pour permettre une transition en douceur met littéralement l'industrie du VTT en péril. Plus de 330 000 VTT sont actuellement immatriculés au Québec, et la très grande majorité de ces VTT sont des véhicules monoplaces. Ils sont de plus presque tous équipés d'un siège d'appoint fabriqué par des entreprises de renom. Ce type de siège était jusqu'à maintenant toléré par les autorités. De plus, plusieurs nouveaux adeptes viennent tout juste d'acheter leur nouvelle machine et l'ont équipée d'un siège d'appoint conçu par une firme spécialisée croyant rendre leur VTT conforme à la loi pour le transport d'un passager, ou encore, pensant que la tolérance en vigueur se poursuivrait pendant plusieurs années.

À l'heure actuelle, sur le marché, seulement quatre fabricants proposent des VTT biplaces avant-arrière : BRP, Polaris, Arctic Cat et CMI. Les grands fabricants japonais n'offrent pour l'instant aucun VTT biplace, ce qui aura un effet néfaste sur les ventes de certains de leurs concessionnaires. L'application soudaine de la loi sur les véhicules hors route vient donc favoriser certaines marques par rapport à d'autres.

Difficile d'y croire
La pratique du quad constitue l'une des principales activités de loisir de plein air pour bon nombre de personnes et de familles. L'article 21 de la loi sur les véhicules hors route signifie donc pour certaines régions une perte de retombées économiques et touristiques importantes et, même, catastrophiques. Il est difficile pour l'instant de croire aux avantages possibles qu'apportera la loi en termes de sécurité dans les sentiers des clubs affiliés. Cependant, il est certain que son application trop immédiate aura des conséquences à court et à long termes sur notre sport préféré.