Sous un soleil de plomb, l’essai réalisé sur une petite route de campagne, près du mont Tremblant, a été l’occasion de faire le point sur les changements apportés à la nouvelle Ninja 650. La standard sportive de Kawasaki reçoit un nouveau cadre et bras oscillant, des réglages de suspension différents et une ergonomie révisée afin d’améliorer le confort, sa polyvalence et sa convivialité.
Masanori Kinuhata de Kawasaki Motor Europe, responsable des tests de développement de la partie cycle de la
superbike ZX-10R et de la Ninja 650, nous parle du positionnement stratégique de cette nouvelle Kawasaki. «La cible visée comprend principalement les jeunes des deux sexes de 20 à 35 ans, les débutants et les intermédiaires, surtout pour un usage urbain, mais également pour les balades sur les petites routes avoisinantes. Ce modèle a une bonne image et une bonne réputation, nous avons donc décidé de conserver sa ligne et son comportement général.»
Mieux équipée
L’amortisseur latéral est toujours en évidence tandis que ses caractéristiques ont été revues en profondeur tout comme les suspensions. Le bras oscillant est allongé pour faciliter le travail de l’amortisseur, alors que la fourche offre plus de débattement afin de favoriser la progressivité.
Outre le parebrise réglable sur trois positions, le pilote découvre une instrumentation plus compacte, mais aussi plus complète. Le nouveau tableau de bord affiche dorénavant l’autonomie restante, la consommation moyenne et, bien sûr, le niveau de carburant du réservoir.
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Le pilote découvre une instrumentation plus compacte, mais aussi plus complète. (Photo: Sébastien D'Amour) |
Souplesse et précision
Côté moteur, il ne s’agit pas d’une révolution, mais bien d’un travail de fond. Les progrès accomplis s’avèrent au chapitre de la souplesse du moteur et de la précision de la boîte de vitesses. Entre 4 500 et 7 000 tr/min, le moteur est légèrement plus musclé, même si l’essentiel demeure au-delà de ce régime jusqu’à la zone rouge se situant à 10 500 tr/min. Linéaires, les montées en régime sont franches et, sur petites routes, la puissance (72,1 chevaux à 8 500 tr/min) permet de se régaler sans risque de se faire peur en arrivant trop vite en entrée de virage, comme c’est souvent le cas avec une machine de 1 000 cc.
Même à basse vitesse, on constate que le travail porte ses fruits, en particulier à bas régime. On ressent plus de facilité à évoluer dans la circulation, ce qui procure un agrément sensiblement différent. Et lorsqu’on doit fuir le parechoc d’une Buick mal pilotée, elle se montre vive, expressive et pas du tout avare en sensation, le tout accompagné d’une sonorité plus gratifiante que l’ancienne version.
Et que dire de la boîte de vitesses! Les améliorations vont dans le même sens que ceux des dernières créations du constructeur japonais, avec des changements de rapport qui n’accrochent plus et qui s’enchaînent comme si on l’utilisait depuis longtemps.
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Entre 4 500 et 7 000 tr/min, le moteur est légèrement plus musclé. (Photo: Sébastien D'Amour) |
Sport et confort
Les ressorts de l’amortisseur et de la fourche plus souples ainsi que l’hydraulique (réglage de compression) plus ferme absorbent mieux les inégalités du revêtement, un comportement qui semble calibré spécifiquement pour nos routes. De plus, le pilote et le passager profitent d’un rembourrage supplémentaire de la selle, même si sa hauteur est revue à la baisse.
En matière de vitesse de passage en virage, aucun doute que la Ninja demeure une fine lame agile et précise, avec un train avant qui communique bien les sensations au pilote. Par contre, en raison d’une suspension souple et d’une position de pilotage très relevée axée sur le confort, la Ninja montre vite ses limites à l’attaque. Même si elle se débrouille bien dans une enfilade de virages et qu’elle fait monter l’adrénaline, un pilotage rapide, mais fluide et constant, sera préférable pour profiter pleinement du plaisir et du potentiel de la bête.
Kawasaki est toujours à l’écoute de sa clientèle, et la Ninja 650 le prouve avec brio. Les ingénieurs ont su bonifier la poule aux œufs d’or (plus de 60 000 exemplaires de la génération précédente ont été vendus en Europe) pour le plus grand plaisir des amateurs de standard carénée. Un moteur, un style, une ergonomie, mais surtout une convivialité améliorée, redonnent du lustre à cette sportive toujours proposée à un tarif très concurrentiel.
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En matière de vitesse de passage en virage, aucun doute que la Ninja demeure une fine lame agile et précise. (Photo: Sébastien D'Amour) |
Pour
Moteur plus efficace à bas régime
Boîte de vitesses plus précise
Confort général amélioré
Agilité et convivialité toujours aussi impressionnantes
Contre
Potentiel sportif limité par la souplesse des suspensions et la position de pilotage relevée