Chrysler 300 Limited 2005Cool. Et mature.
Bien que ma femme prétende que mon sens de la mode est plutôt insensé, je crois fermement que les années 1960 nous ont donné les voitures les plus cool de l'histoire - du moins, en Amérique. Les Ford Thunderbird, Buick Riviera, Lincoln Continental et Cadillac Coupe Deville étaient toutes aussi splendides que les Beatles, JFK et Bond, James Bond.
À l'époque, le gras de la masse de conducteurs se déplaçait presque exclusivement grâce à des véhicules à propulsion alimentés par un bon gros V8 (GM a introduit la Cadillac Eldorado et Oldsmobile Toronado à traction avant en 1966). L'histoire se répète, c'est bien connu, et dans le cas de Chrysler, c'est le retour des propulsions et de l'incroyable puissance du V8. Mais avant que votre coeur ne souffre d'intenses palpitations, j'aimerais vous avertir que le présent rapport rend compte d'un essai routier effectué sur la version la plus calme de la nouvelle série
Chrysler 300. Alors, respirez profondément, détendez les muscles de votre cou et faites fi de ces visions de pneus qui brûlent sous la force de l'accélération.
En 1955, le monde de l'automobile a été pris d'assaut par le premier véhicule Chrysler doté du moteur HEMI, la C-300. Rendant hommage à son aînée, l'actuelle 300C - et jusqu'à un certain point la 300 - perpétue la performance et la sophistication de la célèbre voiture de Chrysler. Tout ça avec une bonne dose de méchanceté.
Eh oui : méchanceté. C'est le mot qui a frappé mon esprit la première fois que j'ai posé les yeux sur la nouvelle 300. Cette bête ressemble à une vilaine créature sortie tout droit d'un film de Batman - et je ne parle pas en termes négatifs. Dans un monde où abondent les designs insipides de boîtes à savon, le capot allongé et le volume arrière tronqué de la 300 lui confèrent une vraie image de mauvais garçon. C'est comme si un truand de la mafia chantait dans une chorale. Vous savez de qui je parle, le gars qui se tient dans l'ombre, vêtu d'un habit noir rayé et tenant un étui à violon dans la main.
Chrysler est parvenu à ce style audacieux en jouant avec le ratio conventionnel châssis/vitres et en concevant des espaces surdimensionnés pour les roues. Dans les années 1960, le ratio châssis/vitres (le rapport entre la grandeur des vitres et celle des portes) se situait aux alentours d'un tiers vitres et deux tiers acier. Au cours des décennies suivantes, il s'est accru à environ moitié vitres, moitié acier. Dans un geste intrépide, les designers de Chrysler ont dessiné la 300 à partir du ratio des années 1960. Ce rapport plutôt rétro donne donc l'effet sinistre de méchanceté que j'admire tant, notamment grâce au volume arrière tronqué et à la ceinture de caisse surélevée.