En deuxième lieu, Jeep propose un V6 de 3,7 litres à simple arbre à cames en tête, qui représentait jusqu'à cette année la presque totalité des ventes. Ses 210 chevaux lui permettent d'offrir des performances à la hauteur, particulièrement lorsqu'il est jumelé avec la boîte manuelle à 6 rapports. Naturellement, cette dernière peut être remplacée par une automatique, qui n'offre dans ce cas-ci que 4 rapports. En deux mots, il offre un bon rendement, mais au détriment d'une consommation décourageante.

Il est également possible d'opter pour un moteur 4 cylindres de 2,4 litres, issu notamment du PT Cruiser, dont les 150 chevaux sont carrément insuffisants. Ne pouvant être jumelé qu'à une boîte manuelle, il travaille d'arrache-pied pour trimbaler les quelque 1750 kilos du véhicule. Le rapport poids/puissance étant ce qu'il est, ai-je besoin de vous dire que les deux autres moteurs font beaucoup mieux ?

Comportement routier et éléments mécaniques

Photo - Antoine Joubert - Auto123.com

Pour offrir de meilleures aptitudes hors route que la majeure partie de ses concurrents, le Liberty propose un système à 4 roues motrices Command-Trac à prise temporaire. Selon la version choisie, il est également possible d'obtenir le système Select-Trac, qui permet de rouler en mode propulsion, ainsi qu'en mode 4 roues motrices, temporaire ou continue. Pour quelques dollars de plus, on ajoute au véhicule un différentiel à blocage TracLok, qui satisfera les vrais amateurs. Ces derniers devront cependant s'assurer de remplacer les infâmes pneus GoodYear Wrangler, très contradictoires avec l'écusson « Trail Rated », et dont leur comportement hors route est aussi inadéquat qu'un Ski-Doo en Floride ! De plus, aucune plaque servant à la protection des éléments de soubassement n'est présente, ce qui obligera le conducteur à agir avec prudence dans certaines situations.

Si vous n'êtes pas friand de la conduite hors route, et que votre principale préoccupation se résume au confort, le Liberty n'est certainement pas fait pour vous. Plus « camion » que les Escape, Equinox, CR-V, Vue et autres V.U.S. du genre, il offre des bonnes aptitudes sur chemin accidenté, mais au détriment d'un réel confort. Par contre, face au Cherokee qu'il remplace, ce Jeep fait un pas de géant en la matière. Bâtit sur une caisse autoporteuse beaucoup plus rigide et pourvu d'une suspension indépendante à l'avant, il propose un comportement plus civilisé, qui représente à mon sens un excellent compromis entre le camion pur et dur, et l'utilitaire sportif purement citadin.

Photo - Antoine Joubert - Auto123.com

Sur la route, la première chose qui étonne est sans aucun doute la grande précision et la vivacité de la direction. Cette dernière contribue à l'excellente maniabilité, en proposant également un court diamètre de braquage. De plus, elle augmente la facilité de conduite du véhicule, qui par ses proportions, est évidemment sensible aux vents latéraux. De légères corrections sont donc souvent nécessaires, particulièrement sur autoroute. En virage, le Jeep étonne tout autant, puisque la fermeté des amortisseurs réduit sensiblement la prise de roulis. Il ne faut cependant pas lui accorder une confiance totale, le centre de gravité élevé ne pouvant être oublié. En fait, le seul point réellement décevant du comportement routier concerne le freinage, trop peu puissant. Les distances d'arrêt sont dangereusement longues, et la pédale transmet une sensation de néant, peu rassurante.

Même si le Liberty n'est pas un modèle à suivre en matière de comportement routier, il offre un agrément de conduite intéressant, différent de tout autre véhicule comparable. Plus aseptisé que son devancier, il propose tout de même une relation mécanique plus étroite que la moyenne, qui plaît assurément auprès d'une certaine clientèle. N'étant vraiment pas un amateur de V.U.S., je me suis surpris à apprécier ce véhicule, et ce, malgré ses nombreux inconvénients.