La V-Strom s’est forgée au fil des ans une réputation en béton dans un segment empreint de compromis. Compromis au niveau des usages routiers, urbains et hors route; de la maniabilité, de l’efficacité et du caractère; ainsi que du confort, de la protection et des aspects pratiques. Sans réussir à combler toutes les attentes, comme la plupart de ses concurrentes d’ailleurs, la plus petite des V-Strom a su séduire les amateurs du genre grâce à une polyvalence dure à battre.
Malgré une marge de manoeuvre plutôt fine et un cahier de charge à décourager la majorité des ingénieurs de ce monde, la
Suzuki V-Strom 650A évolue sans prendre de risque cette année au plus grand plaisir des friands d’aventure.
La silhouette gagne en élégance, en reprenant quelques traits de la Gladius, mais malheureusement pas son cadre ultra compact qui, selon nous, aurait fait une base mieux adaptée au roulage hors route. La V-Strom reprend le cadre connu, plus léger de 3 kilogrammes par rapport à l’ancienne version et reçoit un nouveau réservoir plus ergonomique et une selle beaucoup plus confortable. Le tableau de bord redessiné, dérivé de la
GSR750 européenne, les commandes aux guidons, la partie avant plus effilée et celle arrière plus élégante confèrent à cette moto un style moderne et réellement plus tranchant.
Une mécanique améliorée
Comme pour la Gladius, la nouvelle V-Strom utilise la dernière évolution du bicylindre en V à 90 degrés dérivé de la SV 650. Cette mécanique qui remonte à 2002, reçoit de nouveaux arbres à cames et ressort de soupape ainsi qu’une cartographie d’injection spécifique dans le but d’améliorer sa souplesse à moyen régime, sa réponse sur une plus longue plage, sa combustion et sa consommation. Le système d’injection à double papillon se voit légèrement retouché, tout comme l’échappement, dorénavant équipé d’un système catalytique conçu pour rencontrer les nouvelles normes européennes.
Les caractéristiques propres à la DL 650 V-Strom sont conservées, l’alésage et la course du piston ne changent pas. Toutefois, les carters arrondis du moteur permettent d’utiliser de nouveaux joints pour atténuer les bruits de la mécanique interne. De plus, une nouvelle technologie brevetée fait son apparition sur cette nouvelle V-Strom, soit un dispositif plus compact contrôlant le ralenti du moteur (TI-ISC). La boîte de vitesse se manipule comme un charme et dispense des changements de rapport plus précis, grâce à système et un sélecteur améliorés.
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La nouvelle V-Strom utilise la dernière évolution du bicylindre en V à 90 degrés dérivé de la SV 650. (Photo: France Ouellet) |
Une monture peaufinée
À bord, l’ergonomie générale s’avère des plus reposantes, les bras détendus, les jambes juste assez dépliées. Le tableau de bord se lit à merveille et comporte une commande au guidon simple à l’image du bouton qui permet de faire défiler les informations.
Le moteur en marche, on constate une sonorité bien feutrée typique d’une mécanique bicylindre en V, tandis que l’embrayage se dose aussi facilement que la poignée des gaz pour des démarrages conviviaux et efficaces.
La nouvelle Strom conserve ses aptitudes aux trajets quotidiens, la prise en main est tout aussi facile que l’ancienne version et la maniabilité légèrement mieux. Comme pour l’ancienne cuvée, la position de pilotage trop éloignée du guidon se prête plus à un usage routier que hors route. Une position qui rend les transferts de poids avant/arrière moins naturels. Même chose pour les pneus qui manquent d’adhérence si on tente de s’aventurer hors des sentiers battus. En revanche cette position apporte beaucoup de confort et se prête mieux au roulage en duo sur la route.
Stable et confortable
La protection qu’offre la V-Strom grâce à un demi-carénage et un parebrise muni d’un petit déflecteur réglable facultatif se montre parmi les meilleures de la catégorie. De plus, pour une moto équipée de grosses valises carrées, la tenue de cap s’avère satisfaisante.
Une fois les bagages laissés à l’hôtel, la V-Strom se transforme en moto sportive, et ce, quelle que soit la qualité du bitume. Une poignée de gravier étalé sur la trajectoire en virage ou un asphalte encore humide après un orage ne semble rien y faire, elle se rattrape toujours facilement et sainement cette Storm. Les corrections de trajectoire sont également évidentes et la monture ne se relève pas trop sèchement si on doit freiner un peu en virage.
Tous les types de randonnées se passent dans le grand confort grâce aux suspensions efficaces orientées pour le hors route. La selle est remarquable, nettement plus confortable que l’ancienne, et aussi confortable que celle de certaines motos beaucoup plus dispendieuses.
La combinaison gagnante
Certes, la concurrence présente dans certains cas un moteur plus jouissif, un cadre plus aventureux, des suspensions plus sérieuses ou un comportement plus spécialisé. Mais rares sont ceux qui donnent une telle combinaison de confort, de protection, d’aspects pratiques et de convivialité.
Redessinée, plus harmonieuse, confortable et économique en carburant, elle vit grâce à une mécanique efficace et offrant un bel agrément de pilotage, le tout étiqueté d’un prix fort concurrentiel.
Les+
Ligne réussie
Moteur efficace et plaisant à exploiter
Bien équipé pour le prix
Toujours aussi convivial et beaucoup plus confortable
Les-
Position de pilotage qui se prête plus à la route que le hors route