Finalement, je ne peux passer sous silence le fait que notre modèle d'essai était aux prises avec un problème qui, vous en conviendrez, ne peut être considéré comme secondaire dans un pays comme le Canada. Mis à l'essai à la mi-janvier, notre Pathfinder a connu en nos mains une période de grand froid. Hors, quelle ne fut pas ma surprise de constater qu'en démarrant le véhicule le matin, le système de ventilation ainsi que la radio refusaient simplement de se mettre en marche. Avant d'avoir droit à un quelconque chauffage dans le véhicule, il fallait en moyenne attendre plus de dix minutes, soit jusqu'à ce que le déclic se fasse. D'accord, le Pathfinder LE est équipé de sièges chauffants, mais à - 28 degrés, on a généralement pas seulement froid au derrière ! Probablement isolé, ce problème me confirme cependant, et une fois de plus, la baisse de qualité générale des produits de la marque. Dommage.

Groupe motopropulseur

Contrairement à la majorité des produits de la marque, le Pathfinder n'est désormais plus équipé de l'infatigable V6 de 3,5 litres. Cependant, celui qui le remplace, soit un V6 de 4,0 litres, en est directement dérivé. Également offert dans le Xterra et la camionnette Frontier, ce moteur est non seulement plus puissant, mais offre du même coup un bien meilleur couple, mieux adapté à la conduite hors route, au remorquage et à toutes les tâches dignes d'un camion. Souple et performant, ce moteur est contrepartie extrêmement bruyant, et fait sentir sa présence en toute situation. Et par rapport au superbe V6 de 3,5 litres, sa sonorité est loin d'être aussi envoûtante. En complément, on retrouve une boîte automatique à 5 rapports, dont le rendement et l'étagement des rapports sont sans reproches.

Photo - Antoine Joubert - Auto123.com

Jamais économique, le Pathfinder est un véhicule qui se transforme malheureusement en véritable glouton, lors de la période hivernale. En conduisant sagement et en n'effectuant aucune accélération trop franche, la consommation moyenne se situe autour de 16,5 litres au 100 kilomètres. Cependant, en ajoutant un peu de piquant à votre conduite, vous grimperez facilement cette cote à 20 ou 21 litres au 100 kilomètres, un chiffre digne d'un moteur V8 ou V10 offrant beaucoup plus de puissance. Ai-je besoin de vous rappeler qu'actuellement, le litre d'essence se vend à environ à 0,85 $ !

Évidemment, même si nos voisins du sud reçoivent aussi bien les versions à deux et quatre roues motrices, nous n'aurons droit qu'aux modèles 4x4. Malgré les dires de Nissan, le Pathfinder n'est malheureusement pas aussi agile en conduite hors route, qu'on voudrait bien le croire. À l'exception de la version SE Off-Road, il est dépourvu de toute plaque de protection sous le châssis, le rendant vulnérable au moindre obstacle. De plus, la présence de marchepieds réduit légèrement la garde au sol, tandis que les horribles pneumatiques d'origines ne sont adéquats que sur autoroute. Plus robuste que la moyenne et possédant différents modes d'entraînement, il peut tout de même se risquer hors des chemins asphaltés, sans trop de problèmes. Cependant, il ne peut se mesurer aux modèles comme le Grand Cherokee et le 4Runner, drôlement plus aventuriers.

Comportement routier et éléments mécaniques

Photo - Antoine Joubert - Auto123.com

Décevant à plus d'un niveau, le Pathfinder 2005 étonne cependant par son excellent comportement routier. Loin de procurer une conduite aléatoire, il offre au conducteur un bon sentiment de sécurité, ainsi qu'une maîtrise se rapprochant drôlement de celle d'une automobile. La première chose qui étonne, après seulement quelques tours de roues, c'est la précision et la vivacité de la direction, d'ailleurs attribuable à tous les produits de la marque. Désormais pourvu d'une suspension indépendante aux quatre roues, le Pathfinder offre également une meilleure stabilité routière que son devancier. Le véhicule propose donc un meilleur équilibre que jamais, et surprend par son aisance à grande vitesse. En virage, le véhicule présente évidemment un certain roulis, mais aussi un comportement très neutre. La limite des exécrables pneumatiques s'atteint cependant très facilement, ce qui oblige le système de contrôle de stabilité électronique à se mettre en marche, deux fois plutôt qu'une. À ce propos, il faut savoir que ce système s'avère très efficace, mais que lorsqu'en fonction, il s'en dégage un vacarme infernal. Comme quoi la discrétion n'est pas l'adage de ce Nissan.